Cher monsieur,
Citation :
Récemment, alors que pendant huit ans, j'ai bénéficié d'une tolérance (car la détermination du trottoir est interprétable...) car je ne crée aucune gêne ou de visibilité tel que définit dans l’article R471-10 et alinéas. j'ai été verbalisé et presque toujours par le même agent, lequel me fait penser qu'il agit de manière discriminatoire.
Conformément à l'article R417-10 du Code de la route:
Citation :
I. - Tout véhicule à l'arrêt ou en stationnement doit être placé de manière à gêner le moins possible la circulation.
II. - Est considéré comme gênant la circulation publique l'arrêt ou le stationnement d'un véhicule :
1° Sur les trottoirs, les passages ou accotements réservés à la circulation des piétons ;
Cet article pose une présomption de gêne en ce qui concerne les trottoirs. Cela signifie que quand bien même vous laissez une large bande de passage; quand bien même vous pouvez démontrer que personne ne passe à cet endroit au beau milieu de la nuit, alors la présomption a tout de même vocation à s'appliquer. On parle alors de présomption irréfragable puisque la loi ne prévoit pas la possibilité pour vous de rapporter une preuve contraire.
Par suite, la seule question qui se pose est la suivante: Est-ce ou non un trottoir? Il n'existe pas de définition juridique à ce propos et la jurisprudence est bien mince: D'une part, parce que le problème reste relativement rare; d'autre part, parce que les justiciables ne vont jamais en appel ni en cassation pour une simple contravention.
On en reste donc à l'appréciation souveraine du tribunal de police et à la définition littérale du trottoir.
S'agissant de la définition littérale, un trottoir n'est rien d'autre qu'un espace surélevé destiné à la circulation des piétons. En conséquence, si cette ex-croissance dont vous parlez est bien surélevé, et en continuité du trottoir qui travers la rue, alors on retombe bien sur la définition.
S'agissant de l'appréciation du tribunal, force est de constater que celle-ci n'est presque jamais in Favorem. Elle soutient généralement la position des forces de l'ordre surtout en ce qui concerne les contraventions routières.
Il y a donc fort à parier que votre recours sera rejeté par la juridiction.
Citation :
- et bien que le trottoir et cette excroissance continue au delà de chez moi, je sois le seul verbalisé… (peut-on évoquer une inégalité de traitement et donc une nullité…)
Le problème de l'égalité en matière pénale a souvent été soulevé et toujours rejeté au nom d'un sacrosaint principe de personnalisation de la sanction. Ce principe permet à la juridiction de sanctionner ou non, selon une échelle de gravité variable, des justiciables placés dans une situation similaire.
Cette personnalisation de la sanction est judiciaire; elle est également "policière" dans le sens où les agents d'une part, n'ont pas l'obligation de relever toutes les contraventions qu'ils seraient amenés à constater et d'autre part, n'ont pas l'obligation de sanctionner tous les justiciables placées dans une situation similaire.
Cet argument n'est donc pas jugé recevable.
Très cordialement.