Bonjour,
Il n'est pas possible en l'état de la jurisprudence de renoncer à une prestation compensatoire à l'avance, sauf si la procédure de divorce a commencé :
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000030871093
https://www.legifrance.gouv.fr/juri/id/JURITEXT000007052152
La prestation compensatoire sert à compenser la disparité de niveau de vie entre les époux causée par le divorce, elle découle du devoir de secours et d'assistance entre les époux.
Il y a de nombreux critères à prendre en compte.
Sont principalement pris en compte les sacrifices réalisés par un des époux pour permettre à l'autre de conserver ou améliorer sa situation économique (arrêter de travailler pour élever les enfants, ou suivre son conjoint lors d'une mutation), et logiquement plus le mariage a été long plus il y a eu de sacrifices.
L'idée de la prestation compensatoire n'est pas d'assurer une égalité de niveau de vie des deux époux jusqu'à leur décès. Mais ce n'est pas non plus une simple compensation pour les sacrifices réalisés pendant la vie matrimoniale. Le Code civil la définit comme "
prestation destinée à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives".
Quel que soit le régime matrimonial, les époux se doivent secours et assistance et sont solidaires des dettes ménagères. La prestation compensatoire sert en quelque sorte à "solder" ces devoirs en évitant une chute brutale du niveau de vie d'un des époux.
C'est pour cela que l'on ne peut à l'avance renoncer à la prestation compensatoire : les époux ne peuvent s'affranchir des devoirs créés par le mariage à l'article 212 du Code civil, ni y renoncer (articles 226 et 1388 du Code civil). Concernant leurs droits, ils peuvent simplement décider de ne pas les faire valoir le moment venu (et donc renoncer à réclamer une prestation compensatoire ou un devoir de secours, ou encore fermer les yeux sur un adultère).
__________________________
Modératrice