Parents défaillants, quelles solutions pour les enfants ?

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Posté le Le 18/10/2021 à 12:09
Bonjour,

Ma demande est sûrement originale. Je n'ai pas trouvé d'équivalent sur internet.. Mon post risque d'être long, j'essaye de vous donner un maximum d'éléments. Je vous remercie d'avance de bien vouloir aller jusqu'au bout et me renseigner si vous le pouvez.

Je suis la maman d'un bébé de 7 mois. Cette première grossesse était désirée et volontairement provoquée, autant par moi que par le papa.
Je suis aujourd'hui enceinte (4mois). Cette grossesse-là est une surprise. Je l'ai découverte de façon fortuite, aux urgences l'été dernier, suite à une tentative de suicide.

J'ai rencontré C. (le papa) en février 2020, sur internet.
Je souffre d'anxiété sociale. Celle-ci s'explique par mon passé. J'ai été une enfant et une jeune femme gravement maltraitée par mes parents. Je traîne avec moi une certaine fragilité.
J'ai donc rencontré cet homme sur internet. Il a 10 ans de plus que moi. Le courant passe rapidement. C'est trop beau.. beaucoup trop beau.. Je me confie à lui, je fonce, c'est la chance de ma vie, et je suis amoureuse de cet homme si bien...

Il me parle de mariage, de famille.. il me fait rêver. Je le crois. C'est la chance de ma vie. Rapidement, je tombe enceinte. Cette grossesse est provoquée volontairement.

A sa demande, je quitte tout (ma ville, mon travail..) pour m'installer chez lui à Paris. Nous avons le projet de nous pacser à ce moment là. Le rendez-vous chez le notaire est pris. Tout est beau. Je me sens merveilleusement chanceuse.
J'aurais du pouvoir être au chomage, en attendant de retrouver du travail. (car raison de la démission : suivre mon conjoint avec qui je vais me pacser).Mais C. est rassurant, le plus important pour lui est que je m'installe rapidement avec lui, il m'assure qu'il assurera tout financièrement... Je le crois.

Au bout de quelques semaines... le C. que j'ai connu et aimé disparaît. Je découvre un autre visage : un homme cruel, qui me fait souffrir par des mots et des attitudes blessants.. Pas de violence physique. Une grande insécurité financière, un sentiment de honte qui ne me quittera pas.. Je me sens coincée : je suis enceinte, on est en pleine crise de covid, je m'appuie sur mes économies... Le plus difficile est qu'il change brutalement de visage : un moment il va être doux, gentil.. puis soudainement tout le contraire. Il me rabaisse tout le temps. Je me sens nulle.

Ma grossesse a été dure psychologiquement. Puis mon bébé est arrivé au mois de février dernier. Une merveille. J'ai eu le coup de foudre pour lui dés l'instant où je l'ai vu.
Les quelques semaines après l'accouchement ont été très difficile. J'étais seule. Le papa ne m'aidait pas. Il se mettait en colère dés que notre bébé pleurait. Je devais m'occuper de notre bébé et je devais essayer de calmer son père qui se défoulait sur moi comme si j'étais responsable de ses pleurs.

Je pleurais beaucoup. C. a toujours été insensible à mes pleurs. Il est froid, avec un regard sévère. Je me souviens pendant ma grossesse, alors que je pensais finir à la rue, je pleurais et cela le faisait rire.

C. me disait, me répétait sans cesse que j'étais folle. J'ai fini par accepter d'aller voir un psychiatre et j'ai pris des antidépresseurs et anxiolytiques. Rapidement, le fait de parler à quelqu'un m'a aidé à aller mieux. J'étais tellement seule avant. Le moral est remonté.

Je voulais avoir mon indépendance financière. Je voulais travailler mais C. refusait de s'adapter à sa paternité.. C'était à moi de me sacrifier, le temps que notre bébé ait une place en crèche. J'ai accepté mais à la condition qu'il m'aide un minimum financièrement. Il a accepté. Mais il refusait d'avoir des obligations. Cela devait se faire comme il l'entendait et quand il voulait. J'ai accepté.

C'est moi qui assumais toutes les dépenses liées à bébé. Je devais aussi m'occuper des courses pour nous 3.

Je ne peux pas tout raconter, ce serait beaucoup trop long. Il y a eu des hauts et des bas. Des périodes où je retrouvais l'homme que j'ai aimé. D'autres où il laissait place à son autre visage.

Je remarquais qu'il racontait que j'avais des problèmes de santé mentale. Il donnait une description du trouble bipolaire sans dire le nom. Ma soeur, qui est psychiatre, a trouvé cet homme louche. Alors qu'il avait une attitude séductrice avec ma famille (il leur faisait des cadeaux, leur montrait son beau visage...), c'était excessif d'après ma soeur. Et, elle n'a pas trouvé normal qu'il parle de ma santé mentale à tout le monde comme ça.

L'été dernier, je me suis sentie à bout. Je me sentais nulle, incapable... J'aime mon bébé plus que tout au monde. J'étais persuadée de ne pas être capable d'être une bonne mère (alors que c'est moi qui m'occupe de lui depuis le début). A force de recevoir des reproches de C. , mon moral était au plus bas. J'ai écris une lettre d'adieu à mon enfant. Je lui ai expliqué que je l'aimais mais que je ne voyais pas d'autres solutions... Puis je suis partie et j'ai tenté de me suicider.

Aux urgences, on m'a appris que j'étais enceinte. Je n'arrivais pas à le croire. C'était vraiment inattendu. J'ai vu un psychiatre et nous avons convenu que je pouvais partir avec mon enfant auprès de ma famille pendant quelques semaines. C. a parlé avec ce psychiatre avant qu'il ne me voit mais il n'a pas été dupe je crois.

C. a toujours cherché à avoir le contrôle sur tout. Il souhaite par exemple aller parler aux psy qui me suivent actuellement.

Quand je suis partie loin de C., avec mon bébé, je me suis sentie mieux dans mon rôle de maman. Mais C. m'appelait tous les jours. Il a déposé une main courante pour me menacer avec, au cas où je chercherais à le fuir. Finalement il est venu nous voir quelques jours.
La policière référente en violences conjugales, auprès de laquelle il a fait cette main courante, ne l'a pas cru. Elle lui a demandé mon numéro de téléphone pour s'assurer que j'allais bien. Il a refusé de le lui donner. Elle a insister et finalement elle m'a donné un rdv téléphonique.

Au téléphone, je lui ai dit que je m'éloignais de C. volontairement ces quelques semaines. Elle n'a pas été surprise. Je lui ai raconté mon histoire. Au passage, une main courante a été faite pour ne pas avoir de problème avec cet éloignement. Elle m'a conseillé de fuir cet homme. Elle m'a expliqué qu'il avait rapporté des choses très graves à mon encontre lors de sa main courante, mais qu'elle ne l'a pas cru.

J'ai réalisé, après ma tentative de suicide, durant cette période d'éloignement, et avec l'aide de professionnels, que j'étais avec un homme "malsain" et destructeur. J'ai réalisé beaucoup de choses...

Mais surtout.. j'ai réalisé que j'avais reproduit un schéma, celui de mes parents. C. ressemble à mon père. Mon père détruisait ma mère de la même façon.


Tous me conseillent de fuir C.
Mais cela est impossible pour moi. J'ai trop peur de mal faire.

Depuis ma tentative de suicide, C. et moi sommes officiellement séparés. C'est définitif. Mais il est toujours là. Il veut toujours tout contrôler. En réalité, il ne se comporte pas comme si nous étions séparés..

En ce moment, mon moral est plutôt bas. Je stresse beaucoup. Je prends de plus en plus conscience de l'arrivée de ce deuxième bébé.. Je ressens une insécurité financière, une insécurité tout court.. Je culpabilise beaucoup.


Je ne peux pas fuir C. car je ne peux pas assurer une sécurité matérielle/financière à mes enfants. J'ai oublié de préciser plus haut que mon anxiété sociale est un vrai handicap : je n'ai jamais pu garder un travail, j'ai du arrêter mes études de droit au niveau master, quand la présence en cours est devenue obligatoire...
Je n'ai jamais bénéficié d'aide. J'ai vécu dans la précarité sans m'en plaindre.

C. est destructeur. Il est comme mon père. Je ne veux pas que mes enfants subissent ce que j'ai vécu. Je ne peux pas les laisser seuls avec lui.

Finalement, nous sommes tous les deux des parents défaillants. Lui est un narcissique qui tôt ou tard fera du mal à nos enfants.. Moi, j'ai beau les aimer, je ne suis pas en mesure de leur assurer une sécurité matérielle.

J'ai tellement peur qu'ils vivent la même chose que moi, que j'ai pensé qu'il faudrait peut-être exposer cette situation à un juge. Je sais que vous allez trouver cela étrange...mais je me dis qu'ils auraient plus de chance s'ils étaient adoptés par un couple solide et aimant. J'ai mal au coeur en écrivant cela. Mais le pire pour moi serait qu'ils souffrent avec les parents défaillants qu'ils ont.


Je viens ici pour avoir des conseils juridiques : quelle procédure pour parler de cela à un juge ou autre.
Evidemment, le papa pense être irréprochable. Il ne sera jamais d'accord avec moi.

merci d'avance

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Posté le Le 18/10/2021 à 12:46
Bonjour Madame,

tout d'abord je tiens à vous féliciter d'avoir comme priorité l'intérêt supérieur de vos enfants.
Je vous propose d'écrire au JAF ou juge des affaires familiales.
Dans cette requête, vous pourrez demander, le cas échéant, un placement en famille d'accueil pour mineurs.

Bon courage.

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De la discussion jaillit la lumière.

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