Bonjour,
Un mandat donné à un agent immobilier n’est quasiment jamais un mandat de vente mais presque toujours un mandat d’entremise. Sauf dans le cas rarissime où le pouvoir de disposer est donné à l’agent immobilier, le vendeur garde la main.
La pratique de l’acceptation écrite d’une offre d’achat, qui engage en fait très peu l’acheteur du fait de son droit de rétractation, est à proscrire sinon en des termes non équivoques qui font comprendre qu’il ne s’agit que d’une acceptation de principe n’engageant qu’à l’ouverture d’une négociation en vue de la conclusion d’un avant-contrat complet. Cela dit, même si l’on a contre-signé sans réserve une offre d’achat, ce n’est pas cuit parce que la jurisprudence a tendance à estimer qu’un tel échange d’offre et d’acceptation de l’offre, succinct alors qu’une vente immobilière est une affaire complexe, ne fait qu’ouvrir la phase des négociations définie aux articles 1112 à 1112-2 du code civil.
L’agent immobilier ne peut obliger à accepter une offre, même si c’est écrit dans son mandat, pour la simple raison qu’on ne peut priver le vendeur du droit de s’assurer du sérieux de l’offre, qui n’est sérieuse que si l'acheteur est solvable ce qui n’est jamais évident. Il s’agit d’abord d’une question de bon sens. Si l’on a confié la vente de son bien à un agent immobilier, c’est qu’on est déterminé à vendre et il est absurde de refuser de vendre à un acheteur ayant présenté une offre sérieuse. Mais, en un tel cas litigieux, le vendeur n’en garde pas moins sa liberté. Tout au plus s’expose-t-il à devoir des dommages et intérêts à l’agent immobilier pour n’avoir pas exécuté le contrat de bonne foi. L’agent immobilier n’a droit à aucune rémunération tant que la vente n’est pas accomplie, même du fait du vendeur. L’absence de droit à rémunération n’exclut pas toutefois le droit à des dommages et intérêts souverainement apprécié par le juge en cas de litige.
Citation :
Pour ce cas précis, nous n’avons aucune preuve de l’agence immobilière de tous ses échanges en charge de la vente et des réponses du vendeur par rapport à l’offre au prix qui a été présenté.
Peu importe les preuves. L’agent immobilier vous a présenté un acheteur, à vous de voir en discutant avec cet acheteur ce que vous avez de mieux à faire.