Cher monsieur,
Citation :
Je vous écrit "à chaud" suite au décès de ma grand-mère maternel et aux révélations de certains secrets de famille : ma grand-mère a perdu son mari il y a 40 ans et s'est ensuite remarié quelques temps plus tard. Ma mère avait 10 ans lors du décès de son père et une quinzaine d'année quand son beau-père a procédé à des attouchements sexuels sur sa personne.
Puisque vous écrivez à chaud, permettez moi aussi de vous répondre "à chaud", s'agissant de résoudre un problème très délicat.
La prescription pénale ne devrait pas s'opposer à la poursuite des "viols" commis par le grand-père pour certains des membres de votre famille. En effet, à l'époque des faits, la prescription était de dix ans à compter de la majorité de la ou les victimes. Cela signifie que pour un viol commis durant la minorité de la victime, cette dernière a jusqu'à 28 ans pour déposer une plainte au pénal.
Pour votre mère, l'infraction sera prescrite mais rien ne l'empêchera d'apporter un témoignage, de même que tous les autres membres de la famille.
Il s'agit d'une procédure criminelle, donc devant la cour d'assises. Pour ce type de dossier, une plainte avec constitution de partie civile est de mise. Elle forcera le juge d'instruction à construire un dossier, en menant des enquêtes, en rassemblant des témoignages et si le dossier est suffisant, la juridiction compétente sera saisie.
Aujourd'hui, l'avocat de la partie civile dispose d'un certain nombres de pouvoirs (Pour déposer la plainte, pour participer à l'enquête...). Aussi, face à un tel dossier, vous devez IMPERATIVEMENT prendre un avocat.
C'est lui qui sera votre interlocuteur durant toute la procédure, qui vous indiquera précisément qui peut déposer plainte, et qui doit témoigner, bref, afin que cela aboutisse, et je l'espère pour vous, à une mise en accusation devant la Cour d'assises.
Je suis désolé pour tout ce qui vous est arrivé.
Très cordialement.